Il ne faut pas chercher longtemps Bouillon Bruxelles lorsqu’on marche depuis la Grand Place. A deux pas de la plus belle place du monde, ce nouveau restaurant débarque de Paris pour subjuguer les papilles du plat pays. Alors c’est quoi Bouillon Bruxelles ? Que signifie ce concept qui nous vient tout droit de nos amis d’Outre Quiévrain, et à quoi s’attendre si on passe la porte de ce nouveau haut lieu de la bistronomie bruxelloise ?
Le concept de « bouillon » provient de Paris et des restaurants qui servaient les ouvriers à la fin du 19ème siècle. Pour les nourrir, les chefs utilisaient souvent des morceaux de viande de moindre qualité, qu’ils cuisaient dans des bouillons. Les bouillons sont donc des sortes de cantines, très accessibles et populaires, où l’on fait bonne chère mais avec des choses simples. Le concept a survécu à Paris et plusieurs bouillons continuent d’attirer chaque jour une foule considérable de parisiens comme de touristes. Si vous passez la porte de l’un de ces établissements, ce sont tous les classiques de la cuisine à la bonne franquette que vous retrouverez pour des prix très démocratiques : blanquette, œufs mayo, escargots, chacun trouvera son bonheur.
C’est donc avec la même ambition que le chef Alexandre Masson a décidé de doter Bruxelles de son premier bouillon. Celui-ci s’est installé dans son nouveau repaire dans l’Ilot sacré, en lieu et place de l’ancien Scheltema, dans son écrin Art nouveau bien connu des bruxellois.
Bien sûr, il sera question ici de sublimer le patrimoine culinaire belge et non plus français, un défi que relève le chef à merveille. La cuisine belge, très généreuse, est ici travaillée avec talent pour offrir des expériences gustatives toutes aussi fines les unes que les autres. Le pied de porc frit n’est ni ecoeurant, ni gélatineux. Les boulets à la liégoise, ni trop sucrés ni trop lourds, offrent une sensation de légereté et de douceur. Peu sont ceux qui arrivent à recréer la magie de la cité ardente dans des bouchées si simples et pourtant complexes.
Cerise sur le gateau, le restaurant a gardé en son sein les services d’un écailler qui propose, parmi tant d’autres choses, des huitres ou des pinces de tourteaux, le tout à un prix ridiculement accessible.
Vous l’aurez compris, cette critique de Bouillon Bruxelles se veut dithyrambique. Entre le décors et la cuisine, la version bruxelloise de ce resto populaire a relevé le défi de ses cousins parisiens : offrir une cuisine généreuse avec des produits de qualité et un niveau de réalisation qui l’élève bien au-dessus des bistros classiques. S’approchant de la bistronomie, Bouillon Bruxelles réussi le challenge de faire rimer qualité et porte-monnaie, les gourmands repartiront donc heureux, tout comme leurs banquiers. Une adresse à découvrir de toute urgence donc, où il vaut mieux penser à réserver !
